Une histoire intéressante
De 1977 à 1990, le talentueux gestionnaire de portefeuille Peter Lynch gérait le fonds Magellan chez Fidelity. Durant cette période, le fonds a généré un rendement annuel moyen de 29.2%, de sorte qu'une personne qui aurait investi 20 000$ en 1977 aurait accumulé près de 560 000$ au bout des 13 ans ! Malheureusement, l'expérience vécue par les investisseurs dans ce placement est tout autre, car ils ont plutôt réalisé un rendement annuel moyen de 7%. Ainsi, les 20 000$ investis en 1977 valaient un peu moins de 50 000$ en 1990. En fait, plus de la moitié des investisseurs ont perdu de l'argent (Les Affaires, 2019).
Bien que cet exemple frappe l'imaginaire, il illustre néanmoins un phénomène bien réel : le comportement des investisseurs nuit à l'atteinte de leurs objectifs. Tandis que le rendement annualisé des obligations et de l'indice S&P 500 a été de 8.2% et 5.3% respectivement de 1996 à 2015, celui de l'investisseur moyen a été de 2.1%, ce qui est inférieur à l'inflation ayant affiché une moyenne annuelle de 2.2% au cours de cette même période (Edgepoint, 2016).
Pourquoi ?
« En tant qu'êtres humains, les investisseurs ne sont pas nécessairement des créatures rationnelles et logiques ». En effet, comme le soutient la théorie de la finance comportementale, leurs décisions sont orientées par leurs croyances et leurs préjugés (CSI, 2014).
D'un côté, les gens sont à la recherche de bons rendements sur leurs investissements, mais ils sont souvent impatients de les obtenir et ils éprouvent de la difficulté à tolérer les fluctuations nécessaires à leur obtention. La crainte de la perte est effectivement un sentiment puissant. En ce sens, les recherches révèlent que la douleur ressentie lors d'une perte est deux fois plus importante qu'une joie d'une ampleur équivalente. Ce sentiment de crainte est susceptible d'amener les gens à se retirer du marché ou à le réintégrer aux mauvais moments lors des périodes plus incertaines, des comportements potentiellement nuisibles. En effet, une étude menée par Putnam Investments illustre que les dix meilleurs jours de l'indice S&P 500 de 2002 à 2017 sont responsables à eux seuls de la moitié du rendement réalisé durant ces années (Conseiller, 2019).
D'un autre côté, lorsque les marchés performent bien et que la volatilité est moindre, les gens ont tendance à s'emballer tout en oubliant le passé. Ce débordement d'enthousiasme peut les conduire à prendre des risques injustifiés au regard de leur situation et ainsi compromettre l'atteinte de leurs objectifs.
Peut-être ces comportements se trouvent-ils accentués par le flot d'information soutenu auquel nous sommes exposés ainsi que par les technologies de l'instantanéité auxquelles nous sommes connectés.
Que faire ?
Une étude menée par le Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO) en 2013 révèle que « sur 15 ans, un investisseur conseillé par un professionnel des services financiers accumule près de quatre fois plus de capital que celui qui s'occupe seul de son épargne » (Conseiller, 2017). Travailler avec un conseiller financier dans le cadre d'une relation à long terme aiderait donc les gens à mieux gérer leurs émotions et à aborder l'avenir avec confiance et patience, celui-ci étant habileté à élaborer un portefeuille composé de placements gérés par des gestionnaires actifs et qui s'inscrit à l'intérieur de leur situation et de leurs objectifs.
Sources :
Abbondi, Susy (2018). La psychologie du placement, Conseiller. Récupéré le 25 octobre 2019 de https://www.conseiller.ca/nouvelles/industrie/la-psychologie-du-placement/.
Conseiller (2019). 3 erreurs qui peuvent nuire au portefeuille, Conseiller. Récupéré le 25 octobre 2019 de https://www.conseiller.ca/produits/placement/3-erreurs-qui-peuvent-couter-cher-a-un-portefeuille/.
CSI (2014). Fonds d'investissement au Canada, Toronto, CSI.
Roulot-Ganzmann, Hélène (2017). Un investisseur conseillé en vaut quatre, Conseiller. Récupéré le 25 octobre 2019 de https://www.conseiller.ca/dossiers_/evenements_/un-investisseur-conseille-en-vaut-quatre/.
Thénière, Patrick (2019). La conviction d'investir à long terme, Les Affaires. Récupéré le 25 octobre 2019 de https://www.lesaffaires.com/blogues/les-investigateurs-financiers/la-conviction-dinvestir-a-long-terme/610459.
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